Pourquoi voulons-nous avoir le choix?

par | Avr 13, 2021 | Blog | 0 commentaires

Des souris, des singes et des soldats : le besoin biologique de choisir

Qu’ont en commun des souris avides de fromage, des bébés de quatre mois avides de musique et des adultes avides de jeux de hasard ? Tous préfèrent avoir le choix, peu importent ses conséquences.

Dans son livre The Art of Choosing, la chercheuse en psychologie sociale Sheena Iyengar évoque une série d’expériences réalisées au cours des décennies précédentes par différents chercheurs, visant à comprendre l’attachement des animaux et des humains à leur liberté de choisir. Autrement dit, à leur faculté d’exercer un certain contrôle sur leur environnement et ce qui leur arrive.

Dans l’une de ces expériences, il était proposé à de jeunes bébés d’activer de la musique douce s’ils le souhaitaient : pour ce faire, ils n’avaient qu’à tirer sur une ficelle rattachée à leur poignet. Les bébés observés se sont volontiers prêtés au jeu, activant régulièrement la musique. Puis cette possibilité leur a été retirée, la musique se mettant à présent en marche seule et ce, à des intervalles aléatoires. Alors que la quantité cumulée de musique écoutée était la même dans les deux variantes de l’expérience, tous les bébés semblaient tristes et contrariés de n’être plus en mesure d’activer eux-mêmes les mélodies. Car les nouveau-nés, souligne Sheena Iyengar, n’avaient pas seulement envie d’écouter de la musique, ils « désiraient le pouvoir de choisir de l’écouter ou non ».

Une autre expérience, réalisée cette fois avec des rats dans un labyrinthe, a montré à peu près la même chose : pour atteindre de la nourriture, des rats se voyaient proposer le choix entre un chemin unique et direct, ou un chemin présentant plusieurs embranchements et donc sensiblement plus long. Quel que soit l’itinéraire choisi par les rats, la quantité de nourriture proposée restait la même. Après avoir effectué plusieurs passages et testé les deux options d’itinéraires, presque tous les rats ont affiché une préférence pour le chemin aux multiples intersections : bien qu’il soit plus long et moins efficace, avoir la possibilité de choisir entre plusieurs parcours semblait tout simplement leur plaire davantage…

Le saut de Conrad Schumann, © Peter Leibling, 1961 — Mémorial du mur de Berlin

Je choisis, donc je suis

Comment prenons-nous les grandes décisions de notre vie ?
Je choisi donc je suis

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